Noriap mise toujours plus sur la diversification
Le groupe Noriap qualifie l’exercice 2024-2025 de « solide performance », malgré une récolte 2024 en berne. Les premières concrétisations de son projet Nouvelle Ère 2030 ont vu le jour, comme l’ouverture d’une boulangerie Louise sous franchise ou encore le développement de Cocorette en marque propre.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Malgré une récolte 2024 en recul de 25 % en volume (953 000 t) par rapport à la moyenne pluriannuelle, la coopérative Noriap a dégagé un EBE de 17 M€ en 2024-2025. Un chiffre en hausse par rapport à la campagne précédente grâce à une bonne valorisation des céréales avec son outil de travail du grain et une diminution des charges (moins de volumes à transporter et à sécher, moins d’emplois intérimaires à la moisson). Le résultat net avant redistribution monte à 4,9 M€.
« Nous nous en sommes bien sortis »
« 1,8 M€ sera reversé sous forme de ristournes d’assemblée générale et d’intérêts aux parts sociales », s’est félicité David Saelens, président du groupe Noriap, mardi 16 décembre à Boves (Somme), lors d’une conférence de presse en amont de l’assemblée générale qui a eu lieu vendredi 19 décembre. Le prix moyen de campagne a été fixé à 205 €/t (hors primes de filières).
« Avec la baisse de la collecte, il manquait le diviseur de charges, mais au final nous nous en sommes bien sortis grâce à la qualité hétérogène des céréales qui a permis de valoriser notre outil de travail des grains », a précisé Damien François, directeur général du groupe Noriap. La coopérative a ainsi bien servi les besoins des agro-industriels auxquels elle s’adresse essentiellement (80 % des volumes contre 20 % pour l’export).
Premières avancées du projet Nouvelle Ère 2030
Le chiffre d’affaires de la coopérative atteint 426 M€, soit 60,7 % de celui du groupe Noriap (864,6 M€). L’EBE du groupe atteint 29,5 M€ et le résultat net consolidé se situe à 5,2 M€ (contre 1,3 M€ lors de l’exercice précédent). Cette « solide performance » a été obtenue grâce aux « activités agricoles diversifiées » du groupe et « soutenue par de nouveaux relais de croissance et les premières avancées du projet d’entreprise Nouvelle Ère 2030. »
Les activités du pôle des productions animales (15,2 % du chiffre d’affaires du groupe Noriap) ont continué à se renforcer avec notamment le développement de nouvelles gammes chez Yséo et le lancement de la plateforme d’e-commerce Yseoshop (10 % du chiffre d’affaires d’Yséo). De son côté, Novial a produit 300 000 t d’aliments composés en 2024-2025, principalement pour les ruminants et la filière œufs.
Filières volailles de chair et ovins en construction
« Novial va se diversifier avec l’implantation de nouvelles filières en volailles de chair et ovins pour apporter de la valeur ajoutée aux producteurs », a annoncé Damien François. Ces nouvelles filières sont en cours de constitution, avec le groupe LDC pour la volaille de chair et le groupe EMC2 pour les ovins. « L’ambition est d’offrir des nouveaux contrats de production à des éleveurs potentiels, explique David Saelens. Mais sensibiliser les adhérents à ces productions est un travail de longue haleine, les projets sont longs à bâtir. Cela prendra un à deux ans avant d’être en rythme de croisière. C’est ce temps qu’il a fallu pour les projets de poules pondeuses. » Et Damien François de compléter : « Quand on va voir un agriculteur, déjà éleveur ou non, nous avons une palette d’offres à lui proposer. Et dans tous les cas, nous lui proposons l’acheteur qui va garantir que son investissement est sécurisé. »
Concernant le pôle œufs (15,2 % du chiffre d’affaires), le groupe a conditionné 600 millions d’œufs vendus à la GMS et commercialisé 6 500 t d’ovoproduits aux industries alimentaires (soit 720 millions d’œufs au total). La marque Cocorette a consolidé sa place dans un marché tendu du fait de la rareté des œufs (mutation des modes d’élevage, grippe aviaire et forte demande). Le développement de Cocorette en marque propre, avec une nouvelle identité visuelle, fut l’une des premières concrétisations du projet d’entreprise Nouvelle Ère 2030.
600 clients par jour chez Boulangerie Louise
Dans le domaine de la distribution grand public (7,2 % du chiffre d’affaires), Sicap a poursuivi sa transformation dans un marché mature où le consommateur a tendance à se détourner de son jardin. Le groupe Noriap a ainsi décidé de s’ouvrir à d’autres métiers avec l’ouverture en juin dernier d’une Boulangerie Louise sous franchise, via sa filiale Abak. Damien François s’est réjoui du démarrage réussi, « avec 600 clients par jour ». « Il s’agit d’un vrai relais de croissance sur un marché de la jardinerie qui décroît », juge le directeur général. « Ce pôle distribution est typiquement dans le prolongement du projet Nouvelle Ère 2030, qui a pour but d’aller chercher de la valeur ajoutée dans des domaines d’activités extérieurs au domaine de l’agriculture », complète David Saelens.
Quant au pôle machinisme (1,7 % du chiffre d’affaires), Somat s’oriente vers un modèle léger pour répondre à la demande des agriculteurs souhaitant du produit sans service. CABC a de son côté signé « une excellente campagne d’épandage avec 100 000 tonnes, et un recentrage sur la craie et les composts », précise le groupe Noriap. La flotte de Transépi est « montée en puissance », avec désormais 31 camions. Une réflexion est engagée pour « développer de nouveaux services dispensés aux entités du groupe ».
L’exercice 2024-2025 a également été marqué par le lancement du programme Transitions by Noriap, en partenariat avec Vivescia. La chambre d’agriculture de Seine-Maritime a rejoint cette coalition. Environ 60 adhérents se sont engagés dans le programme d’agriculture régénérative pour la récolte 2026.
Créer du trafic sur le futur canal Seine-Nord
Pour le prochain exercice, le groupe Noriap se veut confiant, avec une récolte 2025 marquée par un retour à des rendements conformes aux moyennes. Il va poursuivre l’aménagement de sa plateforme agro-industrielle de 40 hectares implantée à Languevoisin (Somme), à côté du canal du Nord et du futur canal Seine-Nord Europe. « Les activités céréales et engrais seront renforcées sur le site, mais nous allons aussi proposer à des agro-industries de venir créer du trafic », évoque Damien François.
En partenariat avec d’autres coopératives, Noriap prévoit aussi la construction d’un magasin d’engrais capable de gérer 70 000 à 90 000 tonnes par an. Le projet FertigHy de production d’engrais décarbonés devrait également être localisé sur cette plateforme.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :